Vœux. Souhaitons-nous les bonnes choses ?

par | Développement personnel

Le best des vœux échangés en début d’année ressemble à cela : « je te souhaite une belle année, d’épanouissement personnel, de réussite professionnelle, avec de beaux projets et de belles réalisations ».

Sympa. Classique, pas trop personnel, mais sympa.

La personne pense à nous et nous souhaite le meilleur.

Toutefois, insidieusement, le meilleur est associé à un contexte professionnel où la réussite sera au RDV. Et si elle ne l’est pas, on passe à côté du meilleur ? Doit-on toujours réussir et achever de grandes choses ? Une carrière, pour être digne aux yeux des autres, doit-elle toujours être ascensionnelle et ponctuée de résultats spectaculaires ?

De mes 25 années d’expériences de manager, je peux témoigner que 100% des candidats, reçus pour des entretiens de recrutement, ont tenté de m’expliquer qu’ils avaient toujours recherché, professionnellement, le mieux et le plus. Plus de notoriété, plus de challenges, plus de responsabilités. Mais qui est dupe ? Certainement pas les recruteurs. Pas plus que quiconque doté de bons sens ou qui dispose d’un peu d’écoute.

Dans le même temps, ces candidats ne sont pas déraisonnables. Comme beaucoup, ils craignent d’être catalogués comme non ambitieux, non performants, insuffisamment engagés et dévoués à l’entreprise, voire pire, à la recherche d’un équilibre de vie pro/perso.

Demandez à une femme de retour de congé parental comment elle se sent, la veille d’un entretien de reprise avec son boss, pour comprendre le ressenti de celles et ceux qui ne peuvent feindre avoir respecter les obligations de réussites perpétuelles !

Pourtant, normaliser une croissance professionnelle linéaire, le « faire carrière », est à la fois une hérésie statistique, une erreur stratégique et une source de danger personnel.

Non, nous ne sommes pas tous constamment ambitieux ! Et alors ?

Voici 3 pistes de bon sens et de bien-être pour sortir des stéréotypes en la matière.

1 – Qui ne se connaît pas ne développe pas sa résilience, sa souplesse et ses intelligences multiples.

Et pour se connaître, il faut avoir vécu. Prendre des claques (au figuré bien sûr), douter, se planter, faire machine arrière, avoir peur… c’est vivre et éprouver. Cela s’appelle aussi l’expérience. La vraie, pas celle qui comble les lignes d’un CV. Ces moments de vie, souvent pas les plus glorieux, nous donnent la possibilité de grandir, de comprendre nos fonctionnements, de sonder nos émotions. Ce sont autant de portes qui s’ouvrent pour accéder à notre moi profond. Sésame pour s’ouvrir authentiquement aux autres et développer son écoute. Personnellement, plus un manager aura vécu des « échecs », plus je me sentirai en confiance.

A faire : Se poser systématiquement les questions : qu’est-ce que cette expérience, aussi difficilement soit-elle, m’apporte ? m’enseigne ? comment peut-elle me faire grandir ? qu’est-ce qu’elle m’apprend sur moi ?

2- Ecouter vos motivations profondes.

La réussite, là encore la vraie, c’est de parvenir à se débarrasser des couches de pressions sociales qui nous imposent des schémas de progression de carrière. Un petit tour par les publicités de voiture, de parfum ou même d’aspirateur, et on voit bien que l’image des « winners » continuent de gangréner notre espace mental. Si à 50 ans, vous n’avez pas votre SUV et des robots ménagers pareils à des engins spatiaux pour ramasser votre poussière, vous avez raté votre vie. Mais votre vie, c’est peut-être de faire des virages, des changements, vous occuper des autres, de rechercher la stabilité.

A faire : Un bilan personnel pour explorer ses moteurs internes est un investissement infiniment plus utile que n’importe quelle machine domestique. La.e plus efficace des collaborateur.trice sera toujours celle.ui qui est en ligne avec ses motivations intrinsèques et qui sera en paix avec ce qu’il est vraiment.

3- Un parcours professionnel s’étale sur 42, 43, 44 années, voire plus.

C’est un long voyage qui nécessite de ménager différents temps : des périodes de sprint, des périodes d’endurance, des périodes de marches lentes et des périodes de récupération. Imaginer une course de vitesse incessante à haute performance est un leurre… ou un suicide. Apprendre à ménager sa monture est d’abord un bon sens.

A faire : Prendre des vacances (des vraies), déléguer, s’organiser des retraites, respirer, méditer, avoir une activité physique et une alimentation adaptées… sont autant d’occasions de jeter un regard juste sur nos capacités pour aller le plus loin possible et écarter la nocive illusion de la toute puissance.

C’est décidé, l’an prochain, mes vœux seront : « je vous souhaite en cette nouvelle année de trouver les activités qui vous ressourceront, vous donneront le niveau d’énergie dont vous avez besoin et vous mettront en harmonie avec vos désirs profonds ».

Là, vous allez faire de vraies belles choses.

Frédéric Oglietti Fondateur de Possible.s - Coach, consultant et formateur intelligence collective et management - 20 ans d’expérience de poste de direction - Des accompagnements reconnus